Les secrets d’une balade réussie avec son chien
- Jordi Boggione

- 22 sept.
- 5 min de lecture
Vous pensez tout connaître des bienfaits d’une balade avec votre chien ? Détrompez-vous. Grâce à notre éducateur canin comportementaliste, découvrez pourquoi une promenade va bien au-delà d’un simple tour de jardin.

Une sortie, bien plus qu’une sortie “pipi”
Beaucoup de propriétaires imaginent que promener leur chien se limite à cinq minutes dans le jardin ou au trottoir le plus proche pour faire ses besoins. Une vraie balade commence réellement à partir de 15 à 20 minutes à l’extérieur. C’est à partir de ce laps de temps que le chien peut commencer à explorer, à renifler et à satisfaire ses besoins fondamentaux.
Cependant, ce n’est qu’un point de départ. Pour un véritable équilibre physique, mental et émotionnel, l’idéal est d’offrir à son compagnon au minimum 1h30 de sorties quotidiennes, dont environ 1 heure dédiée exclusivement aux explorations olfactives. Bien entendu, cette durée reste variable selon l’âge, la race et le niveau d’énergie de chaque chien.
Répondre aux besoins fondamentaux grâce à la balade de votre chien
Lorsqu’elle est bien conçue, la promenade permet de satisfaire plusieurs besoins essentiels du chien :
Besoin physique : bouger, marcher, courir, sauter.
Besoin mental : stimulation par les odeurs, les changements de décor, la curiosité.
Besoin social : croiser d’autres chiens, d’autres humains, éléments qui permettent d’apprendre les codes sociaux.
Besoin d’exploration naturelle : flairer, découvrir, sentir, fouiller.
Besoin de sécurité / bien-être : se sentir à l’aise, calme, avoir du temps pour lui.
L’importance capitale de l’olfaction dans la balade

Une promenade n’est pas qu’une question de distance parcourue ou de dépense physique : elle est avant tout une aventure olfactive. Pour un chien, flairer équivaut à lire, découvrir, apprendre et communiquer. Là où nous regardons le monde avec nos yeux, le chien, lui, “le lit” avec son nez.
Les chercheurs estiment que le chien possède entre 220 et 300 millions de récepteurs olfactifs (contre environ 5 à 6 millions chez l’humain). Leur sens de l’odorat est donc de 10 000 à 100 000 fois plus développé que le nôtre. Autrement dit, chaque odeur rencontrée dans la rue, dans l’herbe ou sur un tronc d’arbre est pour lui une véritable source d’informations.
C’est pourquoi une balade de qualité doit laisser une large place à l’olfaction : on estime que 70 % du temps de promenade devrait être consacré au reniflement et à l’exploration par le flair.
Les bienfaits du reniflement, prouvés par la science

Un besoin vital : flairer est un comportement naturel inscrit dans la biologie du chien. L’empêcher de renifler reviendrait à nous interdire de lire ou de regarder autour de nous.
Une source d’apaisement : selon une étude (Amaya et al., 2020), des chiens soumis à des stimulations olfactives manifestaient moins d’aboiements et davantage de comportements calmes, signe que le flair réduit le stress.
Une stimulation mentale intense : une revue scientifique de 2024 (Fountain et al.) a montré que les activités basées sur l’odorat améliorent la concentration, réduisent l’anxiété et favorisent le bien-être général.
Un langage invisible : les odeurs laissées par d’autres chiens sont de véritables messages sociaux. Une étude de Kokocińska-Kusiak et al., 2021 souligne que l’olfaction est au cœur des interactions sociales et de la communication canine.
Un soutien au vieillissement cognitif : Khan et al. (2023) ont montré que les chiens seniors qui continuent à utiliser leur flair restent plus alertes et préservent leurs capacités cognitives plus longtemps.
Un chien plus équilibré grâce à son flair
Un chien qui a eu le temps de renifler en promenade est généralement plus posé à la maison. Il sera moins enclin à aboyer sans raison, à gratter, à détruire ou à manifester de l’agitation. À l’inverse, priver son chien de cette liberté d’exploration olfactive peut générer de la frustration et accentuer certains troubles du comportement.
Les 30 % restants de la balade : physique, mental & social

Si 70 % de la balade doit être consacrée à l’olfaction, les 30 % restants n’en sont pas moins essentiels. Ils viennent compléter l’expérience sensorielle par une dépense physique, mentale et sociale qui contribue à l’équilibre global du chien.
La dépense physique
Marcher d’un pas soutenu, courir, sauter, jouer à la balle ou au frisbee… Ces activités favorisent l’endurance, la tonicité musculaire et la santé cardiovasculaire de votre chien. Elles permettent également de prévenir l’embonpoint et de canaliser son énergie. Un chien suffisamment dépensé physiquement sera plus calme et concentré dans son quotidien.
La stimulation mentale
La balade est aussi une formidable opportunité pour travailler la concentration et l’apprentissage. Traverser un passage piéton, attendre avant de traverser, pratiquer quelques exercices simples d’obéissance (assis, rappel, marche en laisse), ou encore chercher une friandise cachée dans l’herbe sont autant de petites activités qui nourrissent son esprit. Ces moments d’interaction renforcent aussi la complicité avec son humain.
L’interaction sociale
Une promenade est souvent l’occasion de rencontrer d’autres chiens et d’autres humains. Ces interactions participent au développement des compétences sociales et aident le chien à gérer ses émotions en présence de congénères ou de nouvelles personnes. Pour un chiot, ces expériences sont capitales pour son apprentissage. Pour un adulte, elles permettent d’entretenir sa sociabilité et de prévenir les comportements craintifs ou agressifs.
Un équilibre complémentaire
Ces 30 % sont donc la partie plus “active” de la balade, celle qui permet au chien de se dépenser, de réfléchir et de se confronter à son environnement social. Combinés aux 70 % d’olfaction, ils garantissent une promenade complète, équilibrée et véritablement bénéfique.
Les conseils de notre éducateur canin comportementaliste pour une balade optimale

Fractionnez si besoin : si votre emploi du temps ne permet pas une promenade unique de 1h30, découpez-la en plusieurs sorties plus courtes. Par exemple, 4 balades de 25 minutes vous permettront d’atteindre 1h40 au total, ce qui est parfaitement adapté.
Respectez le flair de votre chien : si votre compagnon s’arrête longuement sur une odeur, laissez-le faire, même si cela dure plusieurs minutes. Ces pauses sont aussi importantes que la marche.
Changez de lieux si possible : variez les environnements pour multiplier les stimulations. Mais si cela n’est pas toujours réalisable, ne culpabilisez pas : mieux vaut des sorties régulières dans le même endroit que deux balades hebdomadaires dans des lieux différents.
Jonglez avec les outils : alternez entre la laisse courte, la longe ou la liberté totale (si l’environnement le permet et en toute sécurité). Cela permet à votre chien de profiter pleinement de sa balade tout en étant protégé.
Soyez à l’écoute : observez votre chien. S’il montre des signes de fatigue, ne le forcez pas à continuer. Une promenade doit rester un moment de plaisir partagé.
Pensez à l’hydratation : équipez-vous d’une gourde d’eau et d’une gamelle portable pour lui proposer à boire, surtout lors des journées chaudes ou des sorties prolongées.
Conclusion
La balade réussie ne se compte pas seulement en kilomètres, mais en qualité et en équilibre. Offrir à votre chien 1h30 de sorties par jour, dont une heure dédiée au flair et le reste consacré à la dépense physique, mentale et sociale, c’est lui garantir un quotidien apaisé, riche en stimulations, et une vie plus heureuse.









Commentaires